L’ORDRE [en cours d’écriture]

 

L’ORDRE

Berlin, Allemagne

Franck connaissait sa cible. Il lobservait depuis plusieurs jours. Il savait pertinemment que dans quelques minutes, elle sortirait par la porte qu’il surveillait. Elle se dirigerait vers la voiture qui était garée de l’autre côté du trottoir. Franck arma son Karabiner 98k et, dès que sa cible sortit, visa la tête. Lorsqu’il appuya sur la détente, la balle siffla et sa cible tomba, comme foudroyée. Franck descendit de la maison abandonnée d’où il avait tiré et alla constater le décès de sa cible. Il sortit son Mauser C96 et tira une balle dans la tête du cadavre. Par mesure de précaution.

Franck n’aimait pas tuer, mais sa cible si. Elle s’appelait Kaufmann. Kaufmann était un officier nazi. Il n’était pas très important, et sa mort ne changerait pas le court de la guerre, mais Franck non plus n’était pas important, et il ne changerait pas le cours de la guerre. Cela faisait à peine quelques mois qu’il avait rejoint l’Ordre. Depuis que les Nazis avaient tué sa famille. Il avait rejoint l’Ordre en même temps que son ami, Jan qui était mort peu de jour après. Jan avait été emmené par la Gestapo, et Franck ne l’avait plus jamais revu. L’Ordre l’avait accepté. Il acceptait tout le monde, du moment qu’on avait une raison valable de résister. Franck avait été formé au maniement des armes pendant quelques semaines. Il s’était avéré être un excellent tireur. Il ne savait que peu de chose sur l’Ordre. Il se doutait qu’il existait depuis bien avant cette guerre. Et peut-être même avant la Première. Il ne connaissait pas son chef:tout le monde l’appelait par son titre:Le Premier. La hiérarchie de l’Ordre était simple : en bas, on trouvait les Partisans, venait les Majors, puis les Généraux, les Maîtres et le Premier. Ces titres étaient divisés en trois niveaux:première, seconde et troisième classe, cette dernière étant la moins « prestigieuse »Franck n’avait rencontré que des Majors III et II et des Partisans de tous niveaux. Franck savait aussi que l’Ordre était présent partout en Europe : en Allemagne, en France, en URSS au Royaume-Uni… mais le lieu du QG principal lui était inconnu. Franck n’avait pas peur de mourir : il n’avait plus de famille, plus d’amis, personne à qui il manquerait. Il voulait détruire le Nazisme, avant qu’il ne prenne à d’autres ce qu’il avait prit à Franck.

Sur le chemin qui devait le ramener au bastion de l’Ordre, il croisa une patrouille de SS. Il mit en pratique les conseils que l’Ordre lui avait prodigué. Ne pas croiser le regard des SS, ne pas perdre son calme, penser à un motif de présence dans les rues. Mais les SS semblaient avoir quelque basses besognes à effectuer puisque aucun des trois hommes ne paru le remarquer et ce malgré l’étui qu’il portait :son Karabiner 98k était un modèle spécial:il était démontable, aussi, il n’avait eu aucun mal à le placer dans une cassette. L’entrée vers le bastion de l’Ordre était caché dans une rame de métro désaffecté. La porte semblait mener vers quelques locaux techniques mais, en vérité, cachait un escalier qui s’enfonçait dans les profondeurs obscurs du métro. La porte qui se trouvait au bout de l’escalier était blindée, et ne pouvait s’ouvrir de l’extérieur. Derrière, il y avait un sas avec une petite fenêtre afin de pouvoir identifier le visiteur. Après ce sas se trouvait les bureaux de l’Ordre, le réfectoire, les quelques dortoirs et la bibliothèque. Cette dernière était la pièce la plus mystérieuse puisque seul les Majors et Le Premier avaient le droit d’y pénétrer librement, pour tous les autres, une demande était nécessaire avec motif pour justifier l’accès aux archives. Cela confortait Franck dans l’idée que détruire le nazisme n’était pas le seul but de l’Ordre. Mais il se moquait de leurs objectif, il voulait se venger, et l’Ordre le lui en donnait l’occasion. Franck était perdu dans ses pensées lorsqu’un Major I s’approcha de lui. Le Major lui expliqua que les Maîtres avaient une mission d’importance à lui confier, et qu’il devait se rendre dans la salle de Conseil, qui se trouvait à l’étage 2 (dans le Bastion, les étages se comptaient a l’envers:plus le numéro d’un étage est élevé, plus l’étage est bas). La salle de conseil était, à l’inverse des autres salles qui étaient sombres et glauques, richement décorée avec des tableaux (des répliques pensait Franck) de peintres célèbres, des bustes romains et autres œuvres d’arts. Dans le fond de la pièce, Franck voyait un gramophone qui jouait la Marche des Valkyries de Wagner. Franck était ébahi par la décoration magnifique de cette pièce, qui avait de la tapisserie sur les murs, des fauteuils en guise de siège, et des bancs matelassés. Un homme se tenait à côté du gramophone et semblait perdu dans ses pensées. Le Maître, car ce ne pouvait être que lui, était aisément identifiable par l’habit qu’il portait. Sa veste était ornée de boutons, de coutures dorées, le tissu ; probablement du feutre, était d’un bleu profond qui faisait ressortir d’autant plus le doré des boutons. Sur son épaules, il y avait un symbole indescriptible que Franck n’avait jamais vu auparavant. Mais le plus remarquable était la rapière qui, dans son fourreau d’or et d’argent, pendait à sa ceinture du côté de sa main gauche. Le pantalon de l’homme était tout noir, et se confondait avec ses bottes en cuir. Franck n’avait pipé mot depuis son arrivée, et ce fut le Maître qui prit la parole en premier :

« Tu es bien Franck Jäger ?

-Oui Monsieur.

-Connais-tu la raison de ta présence ?

-Rien, si ce n’est que vous avez une mission pour moi.

-Effectivement. Ta mission est primordiale. Notre sniper a été capturé par les Nazis. Il est mort. Il a été pris alors qu’il récoltait des informations pour la mission. Heureusement, il a réussi à nous faire parvenir ses informations avant qu’il ne meure. Un des généraux les plus hauts gradés de l’Allemagne est en déplacement à Munich. Il doit mourir. Tu as le choix : tu peux l’empoisonner, l’égorger, le tuer à la balle, faire exploser son véhicule. Qu’importe la manière dont il doit mourir. Tu seras fournis en explosifs, en poison, en armes, ou d’autres choses si tu as besoin. Cela dit, j’ai entendu dire que tu étais une excellent sniper. Ces rumeurs sont-elles fondées ou ne sont elles que ragots ?

-Elles sont fondées Ai-je le choix?

-Non, tu n’as pas le choix, tu t’es engagé dans l’Ordre, tu dois te plier aux ordres. Avec quelle arme tires-tu ?

-J’utilise habituellement un Karabiner 98k et un Mauser c96. Pourquoi une telle question ?

-Nous avons récupéré un prototype d’arme dans un labo nazi. C’est un fusil de précision, ou plutôt, un prototype.

-Qu’a t-il de spécial ?

-Suis moi dans l’arsenal, et fait toi une idée par toi-même. »

L’arsenal était une des pièces les mieux protégés du Bastion. Les murs, le plafond et même le sol étaient blindés. Chaque porte était gardé par au moins deux hommes lourdement armés. Les armes étaient classés en fonction de leur origine, de leurs années de mise en service, et de leur types. Le Maître le conduisait vers un rayon qui était au fin fond de la pièce. Une grille séparait ce rayon des autres, et deux autres hommes le protégeait. Les armes de ce rayon lui étaient totalement inconnues. Le Maître sortit de sa poche une clé qui ouvrit la herse, et partit chercher dans le rayon une arme. Il revint avec l’armurier et un fusil d’un genre que Franck n’en avait jamais vu.

De loin, l’arme semblait ressembler à n’importe quel karabiner 98k, sauf que le canon semblait plus large, et ne s’amincissait pas en se rapprochant de la bouche, de plus, le viseur était beaucoup plus long que d’habitude, et occupait une bonne partie du canon. La crosse du canon, plus ergonomique que sur les fusils normaux, était creusée et il y avait une espèce de bonbonne en fer.

« – C’est de l’air comprimé ! S’exclama l’armurier.

-Pardon ?

-J’ai vu que sur votre tête que vous vous demandiez l’utilité de la bouteille en fer, alors je vous répond !

-Mais à quoi peut bien servir cette bouteille ?

-Hé bien, à propulser la balle.

-Mais je n’ai jamais vu ça… On utilise de la poudre à canon non ?

-Pas sur ce prototype, et je vous assure que la balle et plus puissante que sur un modèle standard.

-Et comment remplit-on la bouteille ? Elle doit s’épuiser après quelques coups.

-C’est le plus gros problème de cette arme, elle est très puissante, mais après chaque tir, il faut remplacer la bouteille, et nous ne comprenons toujours pas comment en remplir. Nous en avons quelques-unes à disposition, mais pas assez pour équiper tous les sniper de cette arme. Néanmoins, nous avons des bouteilles d’air comprimé que nous arrivons a produire, mais avec ces bonbonnes, les tirs sont moins puissants, et l’arme, qui sert pour les tirs à longue portée, perd de son intérêt.

Franck se tourna vers le Maître qui était resté silencieux durant l’échange.

-L’arme à l’air d’une terrible efficacité, mais si je rate mon tir, le temps de remplacer la bouteille, le général sera mit hors de portée.

-Je ne vois donc que deux solutions, ou tu optes pour une autre méthode d’assassinat, ou tu ne rates pas ton coup.

Munich, Allemagne

C’était aujourd’hui. Ça faisait plusieurs jours que Franck était anxieux a propos de sa mission. Il savait que s’il ratait son tir, il était mort. Les nazis verraient le tireur, et ils enverraient des soldats l’intercepter. Mais ils ne l’arrêteraient pas, Franck avait pour ordre, s’il ne réussissait pas sa mission d’avaler la pilule de cyanure que l’Ordre lui avait fournit. Et il le ferait sans hésiter. Le traitement que les nazis lui réserveraient serait autrement pire que du poison. Les longues séances de tortures doublés d’interrogatoires que la Gestapo réservait aux Résistants étaient connus de tous .

Franck savait pertinemment le chemin que le général nazi emprunterait. Bien entendu, des dizaines de soldats étaient présent pour réprimer quelconque tentative d’attentat et, même s’ils surveilleraient les toits, ils ne pourraient voir Franck. En effet, le prototype de fusil que Franck lui permettait ; de part sa puissance et sa précision, de tirer d’extrêmement loin, sans craindre de manquer sa cible pour un expert comme lui. Le bâtiment d’où il assassinerait le général était une vieille usine, désormais désaffecté qui se situait plein cœur de Munich. Le toit élevé de la bâtisse lui permettrait de pouvoir tirer sur le général dès qu’il serait a découvert. Malheureusement, la distance a découvert n’était que très peu longue, aussi Franck ne disposerait que de quelques minutes pour tirer, et il n’aurait pas de seconde chance. Franck patienta pendant de longues minutes, vérifiant que l’arme était chargé, que l’endroit où il pointait son canon était bon… Il fut soulagé de voir que, après trois quarts d’heures passées sur ce toit, le général serait a porté de tir. Mais il y avait une chose que Franck n’avait prévu. Si les soldats vérifiaient les toits, plusieurs d’entre eux escortait le général, et obstruait la ligne de tir. Franck devait espérer que le soldat se dégagerait d’ici quelques secondes. La voiture s’approchait de la fin de l’avenue, et le soldat obstruait toujours la ligne de tir, si, dans dix seconde, Franck n’avait pas tiré, ce serait fichu. Franck sentait les gouttes de sueurs lui perler sur le front, et son cœur battait de plus en plus vite. Il lui semblait que les secondes duraient une éternité. Plus que quelques mètres, quelques secondes, il ajusta son viseur et, enfin,le soldat se décala afin de bloquer la route à un opposant au nazisme qui avait tenté de s’approcher de la voiture du général. Le doigt de Franck pressa immédiatement la détente, et la balle partit sans autre bruit qu’un sifflement aigu, pratiquement inaudible. La balle dessinait une trajectoire parfaite, un couloir vers la mort. Lorsque la balle percuta le crane du général, du sang jaillit immédiatement de la blessure. C’était une bonne nouvelle, la balle avait traversée le crâne. Le Général s’effondra:il était mort avant d’avoir touché le sol. La scène n’avait duré que quelques secondes, et pourtant, ce fut les secondes les plus longues de la vie de Franck. Le cri de la foule sortit Franck de sa torpeur, et s’empressa de prendre la fuite.

Il descendit du toit de l’usine avec vitesse. Il devait rejoindre le chauffeur qui le ramènerait au Bastion. Il courrait aussi vite qu’il le pouvait, craignant qu’une patrouille nazi ne l’intercepte. Il avait prévu cette éventualité, et avait emporté son Mauser C96 avec lui. Il fallait faire attention à chaque coin de rue, car sa hâte serait très suspecte aux yeux d’une patrouille nazi. Franck connaissait son trajet par cœur, il empruntait les rues sans même regarder leur nom. Dans quelques minutes, il serait hors d’atteinte, il fallait juste trouver la voiture. Elle était là. Précisément à l’endroit désigné. La voiture de l’Ordre l’attendait. Alors que Franck allait pour entrer dans la voiture, il sentit une main s’abattre sur sa bouche, ou plus précisément, un chiffon. Franck se sentait perdre connaissance, du chloroforme. Qui donc, se demanda t-il avant de tomber dans les vapes. Qui donc était responsable ? Pourquoi ?

Londres, Royaume-Uni

Encore cette alerte, toujours le même son assourdissant, toujours la même routine… Cela faisait des semaines qu’on entendait cette alarme, à chaque passage des bombardiers nazis. Tout le monde allait se réfugier dans le métro le plus proche, ou dans sa cave. Les nazis voulaient voir Londres réduite en cendre, comme tant d’autres villes. Londres était un symbole. Le symbole de la Résistance. On pouvait les vaincre, on devait le faire. Ce jour viendrait, John en était persuadé. C’est pourquoi il avait rejoint la Résistance, un groupe qui portait le nom de l’Ordre. Ce n’était pas le même genre de résistance que dans les pays occupés. C’était plus un groupe d’aide au Résistants des pays occupés, notamment la France. Mais tout le monde appelait ça de la Résistance. John avait effectué plusieurs mission en France, collectes d’informations, sabotages, attaques de convois… Mais il était inquiet pour sa sœur : Amy était la seule famille qui lui restait. Elle s’était mariée avec un commerçant : Peter Jones. C’était un homme sans histoire, qui était gentil avec sa femme, et c’est tous qui importait pour John. Sa sœur et son mari avait deux enfants : Mary et Aiden.

Mais aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres, L’Ordre l’avait convoqué. Cela signifiait qu’une mission de haute importance l’attendait. Le QG de l’Ordre se trouvait dans la campagne autour de la ville. C’était une grande maison qui faisait penser à un manoir de Lord, la façade était finement ciselée, de nombreuse gravures ornaient les murs, et des statues décoraient les pignons. Lorsque John entra dans le Manoir, il ne fut pas surpris de voir que l’intérieur n’avait rien à envier à la majestueuse façade. Partout sur les murs, il y avait des tentures dont certaines semblaient cousus de fils d’or. Les lustres du plafond étaient fait d’un cristal parfaitement transparent, et aucune impureté ne venait gâcher ces ouvrages. La seule surprise fut l’absence visible de domestique : dans des manoirs comme celui-ci, il y avait au moins un majordome qui vous ouvrait la porte. Or ce n’était pas un majordome qui lui avait ouvert la porte, mais le Maître lui-même. John ne le connaissait pas, mais n’avait eu aucun mal a l’identifier : en effet, la tenue que l’homme portait était reconnaissable entre mille : La veste en feutre bleu ornée de boutons et de couture dorés, les épaulettes ainsi que la rapière dans son fourreau d’or et d’argent sertie de pierres précieuses.

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